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oublier le passé, il commençait à accepter son rôle de veuf marié, quand soudain il reçut la lettre suivante, datée de Mantes :

« Mon vieux Jean, eurêka ! comme s’est écrié Archimède en découvrant je ne sais plus quoi.

« Oui, eurêka ! j’ai trouvé enfin la tante Ronsart et, avec la tante Ronsart, Mme Mourel, puis encore une autre personne, une adorable jeune fille.

« Car tu es père ! Hein ! tu ne t’en doutais pas ? Ah ! c’est que, vois-tu, ainsi que le dit le refrain d’une chanson de bord que j’entends souvent au Havre :

Et vous allez voir comment
Le bien vient en naviguant !

« Or tu as navigué au long, très long cours, sur les navires de l’État encore !

« Mais soyons sérieux. Voici l’histoire :

« Un beau jour, furieux de perdre mon temps et mon argent, ou plutôt le tien, que je donnais inutilement à un tas d’agents de renseignements, j’ai eu une idée.

« La tante Ronsart, me suis-je dit, qui est retraitée comme veuve d’un employé des postes, doit toucher sa pension quelque part.

« Je me suis adressé au ministère des finances, ou j’ai fini par apprendre que ton excellente parente émargeait à la recette de Mantes. Donc elle habitait là ou dans l’arrondissement, et comme Mantes-la-Jolie n’est pas rigoureusement interdite aux victimes, telles que toi et moi, du maudit article 47, je m’y suis rendu en me contentant de m’orner le visage des lunettes bleues que j’ai l’habitude de porter, lorsque je fais quelque excursion au cours de laquelle je ne