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Georges-Town pour traiter de certaines extraditions avec le gouverneur ; mais la révélation de votre nom ne vous fera courir aucun danger. Vous vous êtes évadé dans des conditions qui vous permettent de vivre en toute liberté sur le territoire anglais. Et la preuve, c’est que je vais charger Jean Mourel du travail que j’étais venu commander à William Dickson.

— Je n’ai pas besoin de vous affirmer, monsieur, que ce travail sera bien exécuté !

Et, tout rassuré, le mari de Rose prit avec soin les instructions de l’officier de marine, afin de le satisfaire complètement.

Quelques jours après, la ville entière savait que l’adroit graveur de Water-Street était un échappé de Cayenne ; mais ce n’était là pour personne un cas rédhibitoire ; il y avait longtemps que la colonie était hospitalière à tous ceux qui s’y réfugiaient légalement et s’y conduisaient bien. De plus, grâce à l’énergie avec laquelle les Welter défendirent leur naufragé, on accepta volontiers que la haine politique n’avait pas été étrangère à sa condamnation.

Quant aux autorités de Georges-Town, elles prirent note que William Dickson et Jean Mourel ne faisaient qu’un, et ce fut tout.

En sorte que grâce à cet incident même, l’état civil du faussaire se trouva régularisé. Il n’eut plus même à craindre les indiscrétions.

Pendant ce temps-là, il recevait tous les trois ou quatre mois des nouvelles de Durest, à qui il envoyait souvent quelque argent, bien que celui-ci continuât à ne rien dire de nouveau ; et, gagnant bien sa vie, ayant peut-être quelque liaison féminine qui lui faisait