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tri, aveuglé, roulait sur le sable en jetant un cri de douleur.

Quelques secondes après, il eut le sentiment qu’on le tirait en arrière, sans doute pour que le flot ne vint pas le reprendre.

Alors il ouvrit les yeux.

Deux Européens étaient penchés sur lui.

— Où suis-je ? leur demanda-t-il.

— À Berbice, répondit en anglais un de ses sauveurs.

Berbice, c’était le premier point de la Guyane anglaise.

S’il avait été le jouet de l’ouragan quelques milles plus à l’est, c’était sur le territoire hollandais qu’il eût été jeté, pour être immédiatement remis aux autorités françaises.

— Berbice répéta-t-i ! avec un sourire, mais d’une voix éteinte, car il souffrait horriblement et ne parvenait pas à se mettre debout, Berbice ! Ah ! sauvé !

Et refermant les paupières, il s’étendit lourdement sur le sable, peut-être en bénissant Dieu.

Les hommes qui étaient venus à son secours l’emportèrent évanoui.