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nouvelle étoile parisienne appartenait à une bonne famille de province, qu’elle avait quittée à la suite de quelque mystérieuse aventure ou d’un désastre financier.

C’est à cette époque de sa vie que Rose Mourel, transformée en Geneviève Frémerol, rencontra pour la première fois Adolphe Berquelier.

Un jour, à l’exposition des Beaux-Arts, elle l’aperçut en admiration devant son portrait, peint par Raymond Dartois. Le brave homme était absolument hypnotisé.

Le grand et hardi spéculateur sur les terrains était déjà fort riche ; on venait de le décorer ; il était quelqu’un au milieu de tous ces industriels que l’exécution des plans gigantesques du baron Haussmann, du grand baron, comme on appelait déjà familièrement le préfet de la Seine, conduisait aux honneurs et à la fortune.

De plus, garçon, sans famille, n’ayant au fond de l’Auvergne son pays natal, que quelques parents éloignés, Berquelier était arrivé à cette heure psychologique où s’éveille au cœur des parvenus le désir de sortir du commun, de jouir de la vie élégante, d’acquérir tout ce que peut donner l’argent.

La belle Geneviève, qu’il connaissait déjà de vue et de réputation, lui parut la femme qui pourrait l’aider à réaliser sa triple ambition, et comme elle avait manifesté l’intention d’acheter dans la plaine Monceau un terrain dont il était, lui, propriétaire, il se fit présenter à elle.

Il arriva alors ce qui est fatal : le naïf en matière d’amour devint follement épris de la charmeresse et,