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L’intéressant, pour le moment, était que la duchesse ne se doutât de rien.

Pour s’assurer qu’il en était ainsi et pour être toujours prêt à parer quelque coup fâcheux porté au repos de la jeune mère, il se fit son commensal fréquent. Deux ou trois fois par semaine, il allait à Verneuil, où Mme Frémerol et sa fille vivaient dans une quiétude absolue, dans un bonheur complet, aucun écho des stations thermales des Pyrénées ne leur arrivant jamais.

Elles n’avaient de M. de Blangy-Portal que les nouvelles qu’il leur donnait lui-même.

Il écrivait tous les huit jours à peu près, brièvement, racontant qu’il suivait un traitement que son médecin lui avait ordonné, et terminant chacune de ses lettres par une caresse à sa fille, un mot affectueux pour sa femme et un souvenir amical aux personnes qui l’entouraient.

Les choses ne paraissaient donc pas prendre une tournure bien alarmante et Guerrard s’applaudissait déjà de ne s’être mêlé de rien, quand Claude lui annonça un soir, après le dîner, qu’elle irait le lendemain à Paris. Son notaire, Me Andral, lui avait manifesté le désir de lui faire une communication d’une certaine importance.

— Avez-vous parlé de cela à Mme Frémerol ? lui demanda Paul, en dissimulant l’impression que lui causait cette confidence.

— Non ; le duc, dans sa dernière lettre, m’a laissé pressentir le mot de Me Andral, et il ajoutait qu’il me serait fort obligé de n’en rien dire à ma mère. Il s’agit sans doute de quelque affaire qui ne regarde que lui.