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de la nourrice, qui, la première fois, s’imagina, en voyant Mme Frémerol embrasser l’enfant, que c’était tout simplement une étrangère attirée par la beauté de son nourrisson et ne s’étonna plus, dans la suite, de la revoir souvent.

Ces rencontres avaient lieu trois ou quatre fois par semaine, dans des endroits différents : au Jardin d’Acclimatation, au Pré Catelan, ou d’un côté tout opposé, aux alentours de la mare d’Auteuil, et elles étaient, pour la mère et la fille, les meilleurs moments de la journée.

Elles ne se quittaient qu’en se donnant tendrement rendez-vous pour le lendemain, et près de trois mois s’écoulèrent ainsi, pendant lesquels Geneviève et Claude ne restèrent jamais plus de quarante-huit heures sans se voir.

Puis l’été arriva, et ce fut M. de Blangy-Portal qui rappela le premier à sa femme la promesse qu’il lui avait faite de la laisser aller de temps en temps à Verneuil dès que sa mère y serait réinstallée pour la saison.

Il avait l’intention, lui, de voyager dans les Pyrénées. Elle était donc libre de partir aussitôt qu’elle le voudrait et de rester à la villa tout le temps que durerait son absence.

C’était là, de la part de Robert, une étrange concession, qui aurait dû donner à réfléchir à la duchesse et à Mme de Frémerol. Elles n’y virent, au contraire, qu’une preuve d’affection ; mais il n’en fut pas de même de Guerrard, lorsqu’il apprit la conduite de son ami.

Paul soupçonna que le duc désirait surtout jouir