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montèrent ensemble chez elle, bras dessus bras dessous, en quelque sorte, la jeune femme exprima aussitôt à son mari, avec sa franchise ordinaire, toute sa reconnaissance pour cette dérogation spontanée aux principes qu’il avait posés au moment de son mariage, à l’égard de ses rapports avec sa belle-mère.

Ce jour-là, M. de Blangy-Portal dîna à la maison, en famille, et ne partit que par le dernier train, après avoir serré les mains de Geneviève et salué respectueusement la tante Ronsart, qui n’en revenait pas des politesses de ce grand seigneur envers une vieille de sa condition.

La semaine suivante, le docteur Depaul vint à Verneuil avec Guerrard, et après un rapide examen, il annonça à la duchesse que, l’heure de sa délivrance approchant, il lui enverrait le lendemain une sage-femme dont il répondait.

Quant à lui, il se tiendrait prêt à accourir à la première dépêche.

En effet, quarante-huit heures plus tard, pendant que le duc et Guerrard attendaient dans le boudoir voisin de sa chambre à coucher, Claude, assistée de l’éminent praticien et de son habile auxiliaire accoutumée, mettait au monde une fille, à la grande déception de Mme de Frémerol, qui désirait tant être grand’mère d’un petit comte de Meursant.

Geneviève n’en accueillit pas moins avec tendresse le nouveau-né, et la duchesse, lorsqu’il lui fut permis, quelques instants après sa couche, d’embrasser son enfant, ne se demanda pas une seconde s’il eût été meilleur pour elle d’avoir un fils plutôt qu’une fille.

Elle était mère, son vœu était exaucé, et tout en