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ailleurs, à Verneuil surtout, il aurait une seconde tache originelle.

— Comme la mémoire te revient ! Une seconde tache originelle ! Peste ! Heureusement que ta chère femme ne t’entend pas !

À cette riposte de Paul, le duc ne put s’empêcher de rougir un peu, et, voulant sans doute racheter ce que ces dernières paroles avaient de brutal, il reprit aussitôt :

— Après tout, pourquoi pas ! Voyons, est-ce que c’est la duchesse qui t’a chargé de me parler de ce déplacement ?

— En aucune façon. Tout en craignant beaucoup, ce qui s’explique, de n’être entourée que d’étrangers au moment de sa délivrance, elle n’a pas songé une seconde à te demander de laisser venir ici sa mère, ni sa tante. Elle comprend que, pour la première, du moins, c’est impossible, et c’est moi qui ai eu l’idée de son installation à Verneuil, où, somme toute, elle ne passera que quelques semaines.

— À cette saison, cela semblera assez étrange. Si encore nous étions en été.

— Je te répondrai, comme médecin, que l’air de la campagne est également préférable en toute saison pour les femmes en couches. Nous l’ordonnons souvent.

— C’est possible, mais que penseront nos parents et amis ?

— Ceux qui connaissent Mme Ronsart, tels que le prince d’Andalt et le général d’Hermont, trouveront tout simple que la duchesse soit allée chez sa tante, qui l’a élevée. Quant aux autres, nous leur dirons que