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En un tour de main, cet homme ouvrit la porte de l’atelier, où le commissaire central et ses compagnons pénétrèrent, pour s’y livrer aussitôt à des recherches dont la jeune femme ne comprenait pas le but.

Sur une grande table se trouvaient deux planches de cuivre près desquelles étaient placés des dessins originaux dont la gravure était en cours d’exécution.

— Eh ! notre gaillard a du talent, dit le représentant de l’autorité, après avoir jeté un coup d’œil sur ces planches.

Puis il amena à lui le tiroir de la table : mais il ne renfermait que les outils ordinaires des graveurs.

Alors n’examina la pièce.

L’unique fenêtre qui l’éclairait était garnie d’un rideau vert permettant au travailleur de ne laisser venir jusqu’à lui que le jour qui lui convenait ; les murs étaient ornés d’une foule de dessins provenant de journaux illustrés, et, dans un angle, se trouvait une presse à main qui devait servir fréquemment, car elle était en parfait état.

Remarquant ensuite deux grandes armoires ménagées dans l’épaisseur de la muraille et fermées, le commissaire de police demanda à la maîtresse de la maison :

— Vous n’avez pas les clefs de ces placards ?

— Non, monsieur, bégaya-t-elle.

La peur l’envahissait de plus en plus.

Le serrurier eut rapidement raison de la fermeture de ces armoires, et les curieux visiteurs du ménage Mourel les fouillèrent soigneusement.

Elles ne contenaient que des fioles d’acides, des essences, des crayons, des papiers, des pots de noir