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première épreuve, fut à ce point enchanté de la façon victorieuse dont la fille de Mme Frémerol en était sortie, qu’il lui en fit mille compliments et lui annonça que, désirant qu’elle eût l’existence de luxe et de plaisir des femmes de son rang, elle aurait sa loge à l’Opéra, son jour de réception et son équipage pour aller, aussi souvent qu’elle le voudrait, faire sa promenade au Bois.

Il ne lui recommanda qu’une seule chose à l’égard de sa mère : d’être extrêmement prudente. Il ne fallait pas que, de ce côté, il put être fait par les envieux que ses succès multiplieraient certainement aucune découverte fâcheuse.

Une seule note attristante s’était fait entendre dans ce concert d’éloges à l’adresse de Claude. C’était la comtesse de Lancrey qui l’avait lancée.

Informée de ce qui se passait et se disait à Paris, la tante irréconciliable s’était écriée :

« Si le duc a vraiment trouvé la merveille qu’on prétend, il a eu là une chance dont il était peu digne. Ma nièce était aussi charmante et, de plus, d’aussi bonne maison que lui. Elle n’en est pas moins morte à la peine. Je ne connais pas et ne connaîtrai jamais celle qui succède à Mlle de Pressençay, mais attendez un peu que M. de Blangy-Portal ait dévoré deux ou trois millions de la dot de sa femme, et vous verrez ! Pauvre petite, elle regrettera trop tôt de n’avoir pas épousé un homme de sa classe. Je la plains fort par avance ! Les vicieux tels que mon neveu Robert ne se corrigent pas ! »

Quant à Paul Guerrard, si la transformation de l’ex-pensionnaire des Visitandines en vraie duchesse ne