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bien mis, elle se rassura et leur dit avec sa grâce accoutumée :

— Vous m’avez presque fait peur, messieurs ; que voulez-vous ?

Au lieu de répondre à cette question, l’un des étrangers lui demanda :

— C’est ici que demeure Jean Mourel ?

— Oui, fit-elle, mais il est absent depuis trois jours. Il est à Paris.

— Nous ne l’ignorons pas. Je suis M. Roblot, commissaire central, et je viens faire une perquisition chez vous.

— Le commissaire !… Une perquisition ! Pourquoi ?

— Vous allez le savoir. Montrez-nous où travaille votre mari.

— C’est que Jean m’a bien défendu de jamais laisser entrer personne dans son atelier ! Moi-même, je n’y vais que lorsqu’il est ici.

– Raison de plus pour que nous visitions cette pièce.

— Bien, messieurs, bien ! Venez avec moi.

Inconsciemment, elle se sentait effrayée.

Deux de ces personnages avaient échangé un sourire de satisfaction, tout en suivant Mme Mourel, qui les conduisit au premier étage, où elle leur dit, en montrant une porte :

— C’est ici, mais la chambre est fermée, et je n’en ai pas la clef. Mon mari l’a toujours sur lui.

— Nous avons prévu cela, fit M. Roblot.

Et sur son ordre, le troisième des individus, son secrétaire, disparut.

Deux minutes après, Il revenait avec un serrurier, qui attendait en dehors du jardin.