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Claude, qui ne se doutait de rien de semblable, fut un peu désolée de quitter aussi brusquement Monte-Carlo, où, comme tous ceux qui savent en jouir, elle se plaisait tant, mais elle en prit son parti, car il lui tardait de revoir sa mère, de l’embrasser, de lui dire mille choses qu’elle n’avait pu lui écrire.

Peut-être aussi commençait-elle à désirer d’être duchesse pour d’autres que pour les maîtres d’hôtels, les chefs de gare et les connaissances passagères qu’on fait en voyage.

Pendant ce temps-là, on oubliait à Paris M. et Mme de Blangy-Portal, mais lorsqu’on apprit qu’ils étaient de retour, la curiosité de tous à leur endroit se réveilla plus vive encore que deux mois auparavant.

Informé par Guerrard de l’explosion de ce sentiment bien parisien, Robert comprit qu’il ne pouvait plus longtemps vivre et se conduire comme un mari qui craint de montrer celle qui porte son nom.

Il se décida alors à recevoir, mais seulement un petit nombre d’amis et quelques parents éloignés, les seuls qu’il eût d’ailleurs, car, en raison de son second mariage, sa rupture était plus complète que jamais avec la famille de sa première femme.

La comtesse de Lancrey, chez qui Gontran était resté avec l’abbé Monnier pendant l’absence de son père, avait manifesté le désir de garder tout à fait son petit neveu, mais le duc s’y était opposé, résolu qu’il était à confier son fils aux Jésuites, s’il manifestait trop d’aversion pour sa belle-mère.

En attendant, l’élève et le précepteur s’étaient réinstallés l’hôtel, et après être allée passer une journée