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Puis quelques mères ayant filles à caser, quelques douairières aux principes inflexibles et quelques amateurs de scandale se mirent en campagne, mais pour n’en revenir, à leur courte honte, qu’avec des renseignements sans intérêt.

Ils ne découvrirent que ce que M. de Blangy-Portal et ses amis avaient, par politique, fait ouvertement, dans l’espoir que les recherches des curieux n’iraient pas au delà.

Tout le monde alors sut bientôt que la jolie épousée était la petite fille d’un riche industriel, mort depuis fort longtemps, qu’elle n’avait d’autre parente qu’une vieille et honorable grand’-tante, qui était venue habiter aux environs de Mantes à l’époque où elle avait confié sa petite nièce aux Visitandines de cette ville, et enfin que ce mariage était l’œuvre de Paul Guerrard, ami de Robert, et dont le père avait beaucoup connu l’aïeul de celle qui avait passé si brusquement de son couvent à l’hôtel ducal de la rue de Lille. Il n’y avait donc là rien de bien mystérieux.

Il s’agissait tout simplement d’une mésalliance, chose qui devenait de plus en plus fréquente, depuis que d’intelligents et hardis spéculateurs, appartenant à la petite bourgeoisie, faisaient à la Bourse, dans l’industrie et dans les opérations de terrains, des fortunes colossales, et savaient en même temps avoir des filles charmantes, qu’ils élevaient de façon à leur permettre de faire excellente figure dans les salons aristocratiques, dont des dots princières leur ouvraient les portes toutes grandes.

Un seul point restait intéressant : celui de juger de près la duchesse Claude.