Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! que penses-tu de tout ceci ? demanda Paul à Robert.

— Je t’avoue que je suis confondu, fit le duc. Quel malheur que cette femme ait le passé que nous connaissons ! Elle est parfaite de ton et de sentiments. C’est presque une grande dame.

— Je te ferai observer que si Mme Frémerol n’avait pas le passé en question, tu ne serais pas ici comme prétendant à la main de son héritière. Elle lui aurait trouvé un mari depuis longtemps.

— C’est probable !

— Alors tu épouses ?

— Oui, deux fois oui, si Mlle Claude veut bien de moi, car je suis certain que sa mère, qui comprend parfaitement la situation, saura arranger sa vie de façon à ne pas être un obstacle. Tu comprends que ni la nécessité de refaire ma fortune, ni même la beauté de cette enfant, dont je ne suis pas loin de devenir amoureux, ne me décideraient jamais à être, pour tout le monde, le gendre de la légataire de l’entrepreneur Berquelier.

– Tu as raison, mais nous nous y prendrons de manière à sauvegarder ton orgueil. Nous y songerons sérieusement lorsque tu auras reçu la réponse de Mme Frémerol. En attendant, allons rejoindre ces dames. Elles doivent être dans la serre.

Le duc et Paul retrouvèrent en effet Claude et sa mère dans le jardin d’hiver, qui communiquait avec le salon du rez-de-chaussée.

— Pourquoi donc avez-vous jeté vos cigares, messieurs, interrogea Claude, en venant prendre le bras du docteur. Nous sommes ici en plein air et je crois, je