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garde à ! a déception ! Tenez voici justement la chère enfant.

À travers la glace sans tain placée entre le salon et la salle à manger, Mme Frémerol venait de voir entrer sa fille dans cette dernière pièce.

Elle y passa et reparut bientôt, le bras de Claude sous le sien. La pensionnaire de la Visitation était un peu rouge, mais ne paraissait pas trop gênée.

Elle salua gracieusement M. de Blangy-Portal et courut à Paul, à qui elle dit, en lui tendant les deux mains :

— Que c’est aimable à vous de ne pas être parti sans venir jusqu’ici ! Vous savez cependant que vous y êtes toujours le bien reçu… même quand je me porte à merveille. J’ai parfois envie d’être malade pour vous forcer de penser un peu à moi !

— Ma chère demoiselle, répondit Guerrard, qui comprenait aux paroles de la jeune fille que sa mère avait inventé quelque voyage professionnel à Mantes pour expliquer sa visite à Verneuil, il ne faut pas trop m’en vouloir. Tout en ne venant pas vous voir aussi souvent que je le désire, je ne vous oublie jamais. Permettez-moi de vous présenter mon ami, M. le duc de Blangy-Portal. Je lui ai parfois parlé de vous ; il avait le plus vif désir de vous connaître, et j’ai demandé à votre mère l’autorisation de l’amener avec moi.

Claude se tourna du côté de Robert, leva sur lui ses grands yeux aux regards à la fois francs et naïfs, le fixa un instant, puis, comme si ce rapide examen l’eût satisfaite, elle lui dit, avec un adorable sourire aux lèvres :