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tion sur un autre terrain, il ne fut plus de nouveau question, même dans la soirée, entre elle et sa fille, des Parisiens, mais le lendemain, vers onze heures, Claude descendit de sa chambre en toilette si élégante que sa mère, tout en l’admirant, s’écria :

— Que tu es ravissante ! Mon Dieu ! pour qui tant de frais ? As-tu l’intention de faire la conquête du docteur ?

— Ou celle de son ami, M. le duc de Blangy-Portal, répondit la jeune fille en riant.

— Tu te rappelles ce nom ?

— Je le crois bien, d’autant plus que ce matin, en parcourant mon histoire de France, j’ai trouvé beaucoup de Blangy-Portal ! Des maréchaux, des ministres, des ambassadeurs ! De très grands personnages enfin ! C’est superbe tout de même de porter un nom semblable. La duchesse de Blangy-Portal ! Sa femme doit être bien fière.

— Il est veuf !

— Alors il est vieux ?

— Et il t’intéresse beaucoup moins !

— Oh ! je ne veux pas dire cela !

— Eh bien ! tu te trompes. Le duc est tout jeune encore et fort beau cavalier.

— Je croyais que tu ne le connaissais pas !

Heureusement qu’à l’instant même Mme Ronsart, cette vieille parente dont Mme Frémerol avait parlé au duc, entrait dans la pièce où se passait cette petite scène, car Geneviève commençait à être fort embarrassée par les questions de sa fille.

Moins d’une demi-heure plus tard, un coup de cloche du concierge, puis le roulement d’une voiture