Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’elles soient, sont souvent plus fines que ceux qui comptent sur leur naïveté. Mais je vous jure que, moi, je ne lui dirai pas un mot de nos projets. C’est à votre expérience et à votre cœur qu’il appartiendra de la juger. Cela vous convient-il ?

— Tout à fait.

— Alors, à demain !

— À demain, mais permettez-moi, madame, avant de vous quitter, de vous répéter ce que je vous ai déjà dit : Quel que soit le résultat de cette entrevue, je garderai de vous le souvenir de la plus admirable des mères, ainsi que de la plus charmante des femmes.

Et M. de Blangy-Portal, saisissant l’une des mains de Geneviève, l’effleura galamment de ses lèvres, avant qu’elle ait pu s’en défendre, puis, après l’avoir respectueusement saluée, il partit enchanté de sa visite rue de Prony.

Demeurée seule, Mme Frémerol, plus flattée qu’elle ne voulait se l’avouer d’être traitée par Robert comme une femme de son monde à lui, ne vit pas en ce duc ruiné le gentilhomme dégradé qui vendait son nom pour une fortune honteusement acquise, mais seulement le mari titré qu’elle avait toujours rêvé pour son enfant.

Il ne restait plus qu’à faire accepter ce mariage à Claude. Sa mère pensait avec raison que cela serait chose facile mais, ainsi qu’elle l’avait promis, elle était décidée à ne pas lui en parler avant que M. de Blangy-Portal lui eut été présenté, non pas en qualité de prétendant, mais tout simplement comme un ami du docteur.

Geneviève s’en rapportait à la finesse de la jolie