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— Absolument.

— Il se trouve que votre notaire a été accidentellement le mien ; je l’ai vu ce matin, c’était mon devoir. Je n’ai pas besoin de vous dire avec quelle discrétion je l’ai interrogé ; il ne m’a confirmé d’ailleurs que le récit du docteur Guerrard. Aussi ai-je décidé qu’au lieu des cinq millions de dot que celle dont nous parlerons dans un instant recevra de sa grand’tante, de sa grand’tante et non de moi, il ne sera versé officiellement à son mari que quatre millions cinq cent mille francs. Ce mari touchera de la main à la main, sans en donner même reçu, un demi-million. Il pourra ainsi mettre ordre à ses affaires.

— On ne saurait agir avec plus de délicatesse. J’en suis vraiment touché.

— De plus, les époux seront mariés sous un régime mixte, tenant de la communauté et de la séparation de biens ; de façon à ce que la femme puisse toujours être agréable à son mari, et que celui-ci soit en réalité le chef de cette communauté. Quant à l’héritage que la duchesse de Blangy-Portal est appelée à recueillir un jour, celle qui le lui laissera saura prendre toutes les mesures nécessaires pour que la source de cet héritage ne donne lieu à aucun commentaire malveillant. Tout cela vous paraît-il bien ?

— Je ne puis vous exprimer, madame, l’impression que je ressens de vos paroles si nobles et si loyales. Guerrard m’a dit de votre caractère, de votre cœur, de votre esprit, mille choses parfaites. Il était en dessous de la vérité. Cessons donc, si vous le voulez bien, de parler à la troisième personne de celui qui est prêt à épouser votre fille, si vous daignez la lui donner.