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Guerrard raconta alors à son ami dans quelles circonstances il avait connu Claude, quel était son état civil et quelles étaient les objections de celle qui dotait si richement cette jeune fille, dont on ne la croyait que la marraine.

Il n’omit volontairement qu’une seule chose : de prononcer le nom de Geneviève.

— Je ne vois pas jusqu’ici de cas absolument rédhibitoire, fit Robert lorsque le docteur eut terminé son récit. Puisque le père est inconnu, n’en parlons pas ; mais la mère, c’est évidemment cette marraine millionnaire. Or, une mère, si prête qu’elle soit à tous les sacrifices, ne peut disparaître tout à fait. Il ne s’agit plus que de savoir qui elle est.

— Tu la connais de nom. Et c’est là ou tu verras peut-être un obstacle infranchissable c’est Mme Frémerol.

Mme Frémerol ? Attends donc ! Il me semble, oui, c’est bien cela ; l’ancienne maîtresse du richissime entrepreneur Berquelier ?

— Elle-même !

— En effet elle doit avoir une fortune énorme. Je me souviens d’avoir entendu dire, il y a cinq ou six ans, qu’il lui avait laissé une demi-douzaine de millions. Cette demoiselle Claude est probablement sa fille.

— Non, Mme Frémerol était mère bien avant de connaître Berquelier.

— Alors, père vraiment inconnu ! C’est égal, quelle drôle de belle-mère tu m’offres là !

Guerrard, qui n’avait pu s’empêcher de rire à cette exclamation de son ami, lui répondit cependant avec gravité :