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poussé par la possibilité d’un nouveau mariage, à mettre son fils dans un des grands lycées de Paris ou chez les Jésuites de Vaugirard.

— Tout cela paraît fort bien, mais vous comprenez que je ne puis cependant vous répondre oui immédiatement, séance tenante, sans savoir si votre ami est disposé à s’entendre directement avec moi. Je suis prête, je vous l’ai dit et je vous le répète, à ne jouer dans cette grave affaire qu’un rôle occulte pour tout le monde, excepté pour celui auquel je donnerai mon enfant avec cinq millions de dot ; oui, cinq millions, et qui héritera de moi, un jour, une somme égale ! Vous pouvez vous tromper sur les dispositions de M. de Blangy-Portal, puisqu’il ignore votre démarche.

« Je crois qu’il est indispensable, avant que nous allions plus loin, que vous ne lui cachiez rien de la vérité. Voyez-le, dites-lui tout ce qu’il faut qu’il sache, et, s’il accepte les choses telles qu’elles sont, vous nous mettrez en rapport et nous arrêterons, en toute loyauté de sa part, en pleine abnégation de mon côté, la marche à suivre pour sauvegarder son juste orgueil et mes craintes maternelles. Si je vous dois le bonheur de Claude, je vous bénirai une fois de plus ; si, au contraire, nous en restons là, je ne vous en aurai pas moins la plus vive reconnaissance de la tentative que vous aurez faite pour m’aider à atteindre le but unique de ma vie.

Geneviève avait dit tout cela avec une telle dignité, un si touchant abandon, que Guerrard en était profondément ému et que, quelques instants plus tard, lorsqu’il eut quittée après l’avoir assurée de tout son