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ver un foyer pour y recommencer une existence paisible et régulière.

— Et sa famille, comment prendra-t-elle son nouveau mariage, surtout un mariage tel que celui dont nous parlons ?

— Oh ! ses parents les plus proches sont des cousins qui ne portent pas le même nom que lui. Ils ne se permettraient pas de lui adresser la moindre observation, alors même qu’ils le blâmeraient, ce qui ne sera pas ; ils sont de notre époque, c’est-à-dire remplis d’indulgence en semblable matière. Ah ! certes, si M. de Blangy-Portal prenait quelque femme compromise et millionnaire, ou quelque vieille veuve enrichie derrière un comptoir, il pourrait s’attendre à des critiques impitoyables, car il aurait cyniquement vendu son nom. Mais il n’est question de rien de semblable. Mlle Claude est riche, c’est vrai, mais elle est belle, bien élevée, charmante. On ne dira que ce qui sera la vérité, dès que le duc Robert l’aura vue qu’il l’a épousée par amour !

Cette conclusion, fort acceptable, après tout, était bien faite pour flatter l’orgueil maternel de Geneviève ; aussi répondit-elle en souriant :

— Vous avez peut-être raison. Reste le fils de votre ami. Quel enfant est-ce ? Comment acceptera-t-il une belle-mère ?

— Ce fils n’a, pour ainsi dire, pas connu sa mère il n’existe donc dans son esprit, même inconsciemment, nul sentiment de révolte contre celle qui prendra la place de la première femme de son père. C’est un jeune garçon élevé dans le respect filial le plus absolu. Du reste, le duc est décidé, sans même y être