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désordres de conduite dont sa femme aurait à souffrir un jour.

À qui s’adresser pour savoir toute la vérité ? Pouvait-elle être bien certaine de la sincérité de Guerrard ? N’était-il pas trop lié avec le duc Robert pour ne pas cacher quelques-uns de ses défauts ?

Elle craignait qu’il n’en fût ainsi, quelque confiance qu’elle eût en celui qui, jadis, s’était montré si dévoué auprès de son enfant.

Pendant que la Frémerol se faisait toutes ces questions, frappant impatiemment de son pied le parquet, Paul l’observait, et son silence commençait à l’inquiéter, lorsque soudain elle se décida à le rompre pour lui dire :

— Mon hésitation, n’est-ce pas, vous semble bien naturelle ? C’est le bonheur de ma fille qui est en jeu, et je ne voudrais pas la sacrifier à mon ambition ! Causons donc comme de vieux amis, en toute franchise. M. de Blangy-Portal est-il un galant homme ?

— Comment l’entendez-vous ? Est-ce au point de vue de la probité ? Elle est inattaquable. Voulez-vous parler de ses habitudes, de ses mœurs ? Ce n’est pas un bourgeois dévot et rangé, mais sa vie n’a jamais donné lieu à aucun scandale. On ne peut vraiment lui reprocher que d’être un peu trop assidu au club et aux courses.

— Et les femmes ?

— Il ne s’est compromis avec aucune, et il est absolument libre de tout engagement de cette nature. Ainsi que tous les hommes de son âge, libres et indépendants, il a eu quelques liaisons galantes, mais sans importance. J’ai la conviction qu’il lui tarde de retrou-