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— Il épousera donc Claude, s’il l’épouse, pour sa fortune !

— C’est vrai ! Mais il l’aimera ensuite pour sa beauté et tous les charmes de son caractère.

— Oui, peut-être ! Un duc ! Ma fille, duchesse ! Mon rêve ! Sait-on que vous êtes ici et dans quel but ?

— On ne sait rien ! L’idée de ce mariage est de moi seul. Quand j’ai vu que celui dont je parle était disposé à donner son nom en échange d’une fortune qui lui permettrait d’échapper au désastre financier qui le menace, je me suis rappelé ce que vous m’avez dit jadis, et je suis venu sans faire part de ma démarche à personne.

– Puis-je savoir ce nom ?

— Je n’ai pas à vous le cacher, certain que je suis que si rien ne se fait vous me garderez le secret. Le gentilhomme en question s’appelle le duc Robert de Blangy-Portal.

— Le duc de Blangy-Portal ! Un grand nom, eb effet. Il est veuf depuis longtemps ?

— Depuis cinq ans et n’a qu’un enfant, un fils d’une dizaine d’années, qui possède, du chef de sa mère, une cinquantaine de mille livres de rente, et héritera de sa tante, la comtesse de Lancrey.

— M. de Biangy-Portal doit me connaître ?

— De nom, c’est probable ; mais il n’est jamais entré ici, ni ne vous a rencontrée nulle part, j’en suis sûr. Il y a plusieurs années que nous vivons, lui et moi, dans la plus étroite inimité.

— Et vous croyez que, sachant que je touche de si près à Claude, car vous comprenez qu’il devinera la vérité, lors même que je ne trouverais pas meilleur