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la confection de deux œufs à la coque et d’une tasse de thé.

Mais, en revanche, Tobie (c’est ainsi qu’on nommait l’ancien gabier) était d’une propreté de Flamande, entretenait à merveille le coquet appartement de son commandant, rue du Cirque, et lorsque M. de Martry recevait chez lui quelqu’une de ses amies intimes, il n’entendait et ne voyait rien. Tobie était aussi discret que dévoué.

C’est peu de temps après son installation définitive à Paris que M. de Martry avait retrouvé mademoiselle Berthier ; nous disons retrouvé, car le commandant connaissait depuis longtemps Gabrielle, grâce à un concours de circonstances qui le plaçaient, à l’égard de la jeune fille, dans une situation aussi embarrassante que délicate.

On se rappelle que mademoiselle Morin, sœur du colon de Bourbon dont la succession devait causer tant de soucis à Me Duchemin, avait été enlevée par un officier de marine. Or, cet officier, M. Berthier, devint plus tard l’ami de M. de Martry, et pendant une station que les deux marins firent ensemble à Toulon, M. Berthier présenta M. Martry à la maîtresse qu’il n’avait osé épouser, parce qu’il craignait, et il avait pour cela d’excel-