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VI

LE SECRET DE GABRIELLE

M. de Martry approchait de la cinquantaine, mais il était encore de tournure si jeune qu’on lui aurait donné quarante ans à peine, malgré les quelques cheveux blancs qui apparaissaient sur ses tempes.

Il était svelte, élancé. Sa mise était toujours élégante, d’une irréprochable correction, et bien que son sourire fût parfois ironique, sa physionomie était agréable et sympathique. Il parlait avec calme, en termes choisis, en homme du vrai monde.

La rosette qu’il portait à la boutonnière indiquait un passé utilement employé pour son pays. On reconnaissait d’ailleurs facilement en lui un ancien officier de marine, grâce à la coupe de sa barbe, à sa démarche, à sa voix, à cette crânerie enfin, qu’on nous permette ce mot, pleine tout à la fois de laisser-aller et de distinction, que la