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elle était descendue, sa visite pour le lendemain.

Cette visite épouvantait le brave officier ministériel, et cela se comprend ; car, depuis le jour de sa lettre à son collègue de Paris, il s’était produit un événement qui avait singulièrement modifié les choses.

Trois mois après l’enterrement de M. Morin, le curé de Saint-Paul s’était présenté à l’étude de la rue de la Gendarmerie et avait remis à Me Duchemin un testament olographe, postérieur à celui dont l’ouverture avait été faite devant la famille.

Dans ce second testament, le vieux colon, revenant sur ses décisions favorables envers sa sœur, la déshéritait tout à fait, au contraire, pour partager sa fortune entre ceux de ses parents qui habitaient l’île.

Si le digne prêtre n’avait pas produit ce document au moment de la mort de celui qui l’avait pris pour confident, c’est qu’il était alors en tournée sacerdotale dans nos possessions du canal de Mozambique, par ordre du préfet apostolique de Bourbon.

Cette révélation, on le conçoit aisément, fut un véritable coup de foudre pour le malheureux Me Duchemin. Il exerçait depuis vingt ans, et jamais rien de semblable ne s’était passé dans son