Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.

grand vieillard, accompagné d’une charmante fillette, s’approcha et lui dit en lui tendant la main :

— M. Paul du Longpré ?

— Oui, monsieur, répondit le créole, tout stupéfait de s’entendre appeler par son nom à trois mille six cents lieues de son pays, et cela en débarquant dans une ville où il ne connaissait personne.

Mais, comprenant aussitôt que, seul, le frère de son père pouvait être venu au-devant de lui, l’amant de Gabrielle Berthier se hâta de répondre à l’étreinte du vieillard en demandant à son tour :

— Et vous, M. Armand du Longpré ?

— Je savais bien que je ne pouvais me tromper, s’écria le brave homme tout ému. Me Duchemin m’a fait de vous un portrait si fidèle que je vous aurais reconnu entre mille. Nous causerons mieux tout à l’heure. Laissez-moi d’abord vous présenter ma fille, ma chère Blanche. Embrassez-la, parbleu ! c’est votre cousine.

— Si mademoiselle, si ma cousine me le permet, dit Paul en se penchant vers l’enfant.

Pour toute réponse, Blanche offrit son front au jeune homme.

— Maintenant, reprit M. du Longpré, remettez votre bulletin de bagages ainsi que vos clefs à mon