Lorsqu’ils se séparèrent, ils étaient tout à fait d’accord.
Il était convenu que, le soir même, M. du Longpré partirait pour Paris et qu’il y attendrait, chez son oncle, que Gabrielle lui écrivît de venir la voir.
Mademoiselle Berthier avait expliqué au créole que l’appartement qu’elle avait occupé avec sa mère, avant leur départ pour Bourbon, ayant été cédé par elles à une de leurs amies, elles seraient obligées de descendre à l’hôtel et d’y rester jusqu’à ce qu’elles aient trouvé où se loger. Elles désiraient, de plus, prévenir cette amie de leur retour.
L’intention des déshéritées de M. Morin était donc de rester au Havre deux ou trois jours, mais la jeune fille promit à Paul, dans une dernière étreinte, de le prévenir dès qu’elle serait arrivée à Paris.
Tout bien décidé de la sorte, Gabrielle tendit à Paul ses deux mains et lui offrit son front pour lui dire adieu ; mais M. du Longpré, attirant sa maîtresse sur son cœur, murmura à son oreille :
— Un mot encore, ma bien-aimée. Je suis riche, très riche, et peut-être ne l’êtes-vous pas. Laissez-moi me conduire avec vous comme le