Manche voulurent bien ne garder que la reine : l’île de France.
Ce promeneur agité, dont la bonne et placide physionomie reflétait la plus profonde préoccupation, était Me Duchemin, notaire.
Pour qui connaissait les habitudes calmes et pacifiques du personnage que nous présentons aussi brusquement à nos lecteurs, il était évident qu’il se passait quelque chose de grave dans l’esprit de l’honorable tabellion, car, sans se douter bien certainement qu’il imitait Tarquin le Superbe, il s’en allait de droite et de gauche, abattant impitoyablement, de la badine qui fouettait dans sa main, les feuilles de cactus et les fleurs d’aloès qu’il rencontrait sur son passage.
C’est qu’en effet, Me Duchemin se trouvait dans une situation fort embarrassante ; et comme, par une précipitation que son âge et ses fonctions rendaient inexcusable, il avait créé lui-même les difficultés qu’il devait vaincre, il avait lieu d’être doublement mécontent, puisqu’il ne pouvait s’en prendre à personne.
Voici ce qui s’était passé :
Huit mois avant l’époque où commence notre récit, M. Morin, riche colon de Saint-Paul et client de l’étude depuis vingt-cinq ans, avait