le seuil de cette maison si brutalement profanée.
— Qui donc saluez-vous ? eut la maladresse de demander Robertson à l’officier.
— Le souvenir de celui dont le supplice et la mort seront une tache éternelle pour mon pays, cher monsieur Robertson, répondit sèchement sir Georges. Cela vous étonne ? C’est que nous ne professons pas, vous et moi, la même morale et que vous connaissez peu notre histoire. Permettez-moi de vous la rappeler.
— Je n’y tiens pas, répondit le clergyman, qui craignait quelque coup de boutoir de son fougueux compatriote.
Et il s’éloigna rapidement.
Mademoiselle Berthier et Paul ne le retrouvèrent qu’une demi-heure plus tard au fond de Rupert Valley, dans cette espèce d’oasis, la vallée du Tombeau, où l’Empereur fut inhumé, près de la source qui jaillit d’un rocher, à quelques pas de la maison habitée jadis par le docteur Kay.
Les cyprès qui entouraient le tombeau avaient résisté aux injures du temps ; ils avaient grandi au contraire, et leur feuillage sombre rendait encore plus triste cette petite vallée, dont nulle description ne pourrait rendre l’aspect lugubre et mystérieux.