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petit monticule sur lequel s’élève le misérable pavillon que l’Empereur habita pendant près de deux mois, avant de se rendre à Longwood.

C’était alors un simple chalet qui dépendait de la propriété de M. Balcombe, négociant de l’île. Jamais Napoléon, même dans le cours de ses plus rudes campagnes, n’avait été aussi mal logé. Il n’y restait aucune trace de son séjour. Sir Georges Fitzgerald n’eut pas la satisfaction de le faire remarquer à l’honorable Robertson, car le digne révérend n’avait pas daigné descendre de voiture.

Les passagers de l’Espérance s’empressèrent de s’éloigner de ce triste lieu pour se diriger vers Longwood.

La route était fort belle, mais montait beaucoup ; les voitures allaient au pas. M. du Longpré se tenait toujours auprès de mademoiselle Berthier.

— À vous, si bonne écuyère, dit-il à la jeune fille, cette allure ne doit plaire que fort peu. Ne voulez-vous pas que nous allions plus vite ?

— Volontiers, répondit Gabrielle.

Et rendant la main à son cheval, elle partit au galop.

M. du Longpré la rejoignit en un instant.

Cinq minutes après, ils étaient hors de la vue de leurs compagnons, non pas tant grâce à la dis-