Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Comme mademoiselle Berthier eût été peut-être elle-même un jour l’excuse de sa fille ! Je vous serais reconnaissant de vous charger de la voir. Moi, je ne puis le faire ni lui écrire.

— Que lui dirai-je ?

— De se trouver demain, à onze heures du matin, chez Me Dumarest ; je le ferai prévenir. Vous aurez la bonté de vous y rendre également. Autant en terminer tout de suite !

— Du courage ! qui sait si…

— Oh ! je n’ai aucun espoir, le sacrifice est fait, je suis résigné. À demain, mon cher monsieur de Martry, et merci du fond du cœur de vos bons offices et de vos efforts.

Comprenant qu’il n’y avait pas de consolations banales à offrir au père de Jeanne, et désirant même ne pas lui faire part de ce qu’il avait projeté avec Richard, car il voulait que M. du Longpré restât étranger à ce honteux conflit, le commandant en prit congé et s’en fut directement chez mademoiselle Berthier.

— Je vous attendais, lui dit Gabrielle, car je pensais bien que M. du Longpré ferait de vous son intermédiaire entre lui et moi.

La jeune femme était sérieuse, ses lèvres avaient abandonné leur sourire moqueur ; il était évident