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étreinte, car s’il tenait, en venant trouver M. de Martry, l’une des promesses qu’il lui avait faites, il savait combien, la veille, il avait peu suivi ses conseils, combien, une fois encore, il s’était montré faible et lâche.

Son vieil ami ne s’aperçut pas ou ne voulut pas s’apercevoir de son embarras.

— Eh bien ! lui demanda-t-il, que s’est-il passé hier soir après mon départ ?

L’artiste lui raconta comment il avait découvert la disparition de Jeanne et ce que mademoiselle Berthier lui avait dit à ce sujet. Inutile d’ajouter qu’il ne poussa pas plus loin ses confidences. Il ajouta seulement ce que Gabrielle lui avait dit à propos de la nécessité de son départ immédiat pour Nice.

— Et tu lui as promis de partir ? interrogea le commandant.

— Oui, fit Richard, puisqu’il faut que je cherche une villa.

— Tu n’es qu’un sot !

M. Berney, à cette apostrophe, fixa le commandant d’un œil hébété.

— Écoute-moi bien, lui dit ce dernier, et réponds sans perdre la tête, si c’est possible. Où Gabrielle a-t-elle fait ses couches et déclaré sa fille ?