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Il y avait donc près de vingt-quatre heures déjà que les deux Parisiennes étaient à bord, lorsque M. du Longpré, accompagné de Me Duchemin, vint s’embarquer à son tour.

En reconnaissant les deux dames, qui assistaient de la dunette aux intéressants préparatifs de l’appareillage, le digne notaire eut la pensée d’essayer une démarche suprême, mais il comprit, au salut cérémonieux que lui rendit Gabrielle, qu’il n’éprouverait qu’un dernier échec.

Il s’empressa alors de faire ses adieux à son jeune ami, pour s’arracher à cette situation difficile que ne lui reprochait pas moins son bon cœur que l’orgueil de ses devoirs professionnels.

Quant à Paul, dont le capitaine Saulnier s’était emparé dès son arrivée pour le conduire à son appartement, une des deux grandes cabines de l’arrière, il n’avait pas même aperçu mesdames Berthier, et lorsque, quelques instants après, il monta lui-même sur la dunette pour dire un dernier adieu à Me Duchemin qui retournait à terre, Gabrielle et sa mère n’étaient plus sur le pont. Elles étaient descendues dans la chambre.

Dix minutes plus tard, l’Espérance dérapait, et moins d’une demi-heure s’était écoulée que le gra-