percevant des hésitations de son ami et aussi des efforts surhumains qu’il faisait pour garder tout son calme.
— Pas le moins du monde, répondit froidement mademoiselle Berthier. Que votre ami s’explique.
— Je viens vous demander, madame, non de me rendre ma fille, puisque, grâce à vous, je n’ai pas le droit de lui donner ce nom, mais tout au moins de la renvoyer chez madame Brétigny.
— Complétez votre pensée, monsieur, reprit ironiquement mademoiselle Berthier : « afin que je puisse la voir à mon gré et qu’elle ne soit pas élevée près de vous, exposée à de mauvais exemples. »
— Vous savez que j’ignore le mensonge : c’est là ma pensée, en effet.
— Eh bien, monsieur, nous allons terminer d’un mot. Pas plus aujourd’hui qu’il y a douze ans, je ne suis disposée à vous céder Jeanne, même par intervalles ; je l’ai retirée de sa pension parce que j’ai jugé bon d’agir ainsi ; elle sera désormais élevée près de moi, parce que telle est ma volonté.
— Gabrielle ! interrompit M. de Martry en arrêtant du regard M. du Longpré, dont la colère semblait prête à éclater.
— Non, reprit la jeune femme avec le même