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de mademoiselle Normand, un garçon charmant qui s’est chargé d’amuser et de faire danser la fillette. À tout à l’heure alors.

En prononçant ces mots, mademoiselle Berthier avait quitté le bras de l’ancien officier de marine. Le sourire était si bien resté sur les lèvres des deux interlocuteurs, que personne n’avait certes pu supposer qu’il s’agissait entre eux de choses graves.

Pendant ce temps-là, M. du Longpré avait reconnu MM. Dusert et de Joigné, et, quoique cette rencontre lui causât un certain embarras, il s’était approché d’eux pour leur serrer la main, tout en fouillant des yeux les salons afin d’y découvrir sa fille.

Il l’aperçut enfin au milieu d’un groupe d’hommes et de femmes qui, la trouvant ravissante, s’en amusaient comme d’un jouet et la couvraient de caresses.

À cette vue, son cœur éprouva un horrible déchirement, et il allait bien certainement s’élancer vers l’enfant, lorsque M. de Martry le prit par le bras en lui disant :

—Venez, mon ami, mademoiselle Berthier nous rejoindra dans son boudoir ; seulement, j’ai grand-peur que vous ne fassiez une nouvelle démarche inutile.