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Mais, s’il ne se trompait pas dans ses suppositions, comment et pourquoi, après un laps de temps aussi long, M. du Longpré revoyait-il l’infidèle ? C’est là ce qu’il ne pouvait s’expliquer.

M. de Joigné fit part de ses réflexions à MM. Dusert, en les engageant à l’imiter, c’est-à-dire à surveiller Gabrielle et à s’efforcer de rattacher les fils de ce drame intime qu’il pressentait.

Mademoiselle Berthier venait de se lever, et, après avoir salué froidement le créole, elle avait pris le bras du commandant, qui lui dit rapidement à demi-voix :

— Ma chère enfant, il faut absolument que vous accordiez quelques minutes d’entretien à M. du Longpré.

— Vous êtes fou, commandant, répondit Gabrielle ; est-ce que je puis quitter le bal ?

— Il est inutile de le quitter ; venez nous rejoindre dans votre boudoir, où je vais conduire Paul. On pourra supposer que nous allons y organiser les tables de jeu.

— Soit ! bien que je ne sache pas du tout ce que peut me vouloir votre ami. Je vous avoue que je ne pensais pas qu’il viendrait.

— Vous saviez bien le contraire. Où est Jeanne ?

— Du côté de la serre, sans doute, avec le neveu