à toi, tu me laisseras être aimable et belle pour tout le monde aujourd’hui. Je te permets, ce soir, d’adorer toutes les femmes. À demain !
Et caressant le malheureux d’un de ces regards qui le rendaient esclave, Gabrielle rejoignit mademoiselle Normand dans le salon voisin.
Bientôt les invités arrivèrent, et parmi les premiers, MM. Dusert et de Joigné. Mademoiselle Berthier leur avait écrit elle-même, en insistant sur le plaisir qu’elle éprouverait à les voir à sa soirée.
Bien qu’un peu surpris de la faveur dont ils étaient l’objet, car ils n’avaient jamais été des intimes de Gabrielle, et quoiqu’ils fussent devenus des hommes tout à fait sérieux, ces trois messieurs s’étaient empressés cependant de se rendre à l’invitation de la jeune femme, beaucoup plus par curiosité que par habitude de ce monde où ils ne faisaient que de rares apparitions.
Mademoiselle Berthier leur fit le plus gracieux accueil, leur présenta sa fille, qui ouvrait de grands yeux adorables de naïveté devant tous ces personnages qu’elle n’avait jamais vus ; puis l’orchestre donna le signal des danses, des groupes se formèrent, et la maîtresse de la maison commença à se multiplier pour ses hôtes.