Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

été installé dans la serre, et le jardin était illuminé avec des lanternes de couleur, dont les rayons adoucis en rendaient plus mystérieux encore les épais massifs.

Toutes ces dispositions, on le comprend aisément, avaient beaucoup amusé Jeanne. Dans la ravissante toilette qu’elle inaugurait, la charmante enfant oubliait tous ses chagrins, en courant à travers les salons bien avant qu’il y fût arrivé personne.

Richard, qui était le grand maître des cérémonies, avait tenté jusqu’à la dernière heure de dissuader mademoiselle Berthier d’exhiber ainsi sa fille ; mais Gabrielle, qui caressait sans doute quelque projet, avait tenu bon, tout en promettant cependant que l’enfant remonterait dans sa chambre vers onze heures.

Pour l’aider à faire les honneurs de sa maison, la maîtresse de M. Berney avait choisi une de ses vieilles amies, mademoiselle Normand, ancienne actrice de la Comédie française, plus célèbre par ses aventures galantes et conjugales, car un fort honnête homme avait eu la faiblesse de l’épouser, que par ses succès dramatiques.

Vers neuf heures, mademoiselle Berthier quitta son cabinet de toilette et descendit dans ses salons,