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chacune d’un salon et d’une chambre à coucher.

L’une de ces deux cabines était celle du capitaine ; l’autre devenait à l’occasion celle du voyageur assez riche pour s’offrir cette installation infiniment plus commode que les autres logements du bord.

Quant au second et au lieutenant de l’Espérance, ils occupaient, ainsi que c’est la coutume, les deux premières chambres à l’avant de la dunette, c’est-à- dire celles dont les fenêtres donnaient sur le pont et leur permettaient de pouvoir toujours surveiller ce qui s’y passait.

L’équipage, une vingtaine d’hommes, le maître d’équipage compris, habitait à l’avant un poste d’une étendue suffisante.

Le commandant du trois-mâts, le capitaine Saulnier, était un officier nantais d’un grand mérite, qui, depuis vingt-ans déjà, faisait les voyages de France à la côte de Coromandel, avec escale à Maurice et à Bourbon au retour. Il s’efforçait, en homme bien élevé, de rendre aussi agréable que possible le séjour des passagers à son bord.

La table commune, qui réunissait, à dix heures du matin et à cinq heures du soir, les habitants de la dunette, était toujours élégamment et abondamment servie ; un excellent piano, solidement retenu