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Effrayé de cet état spleenétique qui avait une influence funeste sur la santé de sa cousine, M. Paul du Longpré avait essayé de tous les moyens pour la distraire, et les voyages qu’il avait faits avec elle aux eaux et en Italie parurent d’abord produire un excellent résultat ; mais, à la dernière saison, Blanche avait refusé de partir, sans donner d’autre motif que son désir de rester à Paris, et Paul, qui ne voulait pas la quitter, ne s’était pas éloigné un seul jour.

Le brave docteur Duval, le médecin de la famille, n’y comprenait rien lui-même. Il avait bien hasardé, à diverses reprises, qu’il était peut-être nécessaire de marier mademoiselle du Longpré, et Paul s’était hâté de présenter à sa cousine une véritable collection d’épouseurs, également épris de sa beauté et de sa dot ; mais tous avaient été refusés les uns après les autres, sans même en avoir passé par l’espèce d’examen préalable d’admissibilité que les jeunes filles les moins coquettes se plaisent à faire subir, en pareil cas, à leurs prétendants.

À la dernière tentative matrimoniale de son cousin, cinq ou six mois avant l’époque où nous sommes arrivés, Blanche avait répondu : Non, d’un ton si ferme, et elle avait si nettement affirmé