— Alors, c’est à moi de sortir, dit l’ancien officier de marine en se levant.
— Commandant ! supplia le peintre.
— Tu n’es qu’un malheureux ! répondit le capitaine de vaisseau autant du regard et du geste que de la voix.
— C’est donc la guerre, commandant ? demanda mademoiselle Berthier avec un sourire mauvais.
— Oui, c’est la guerre, riposta M. de Martry, si, comme je le crains fort, vous n’êtes ici que pour commettre quelque méchante action.
— Je suis venue pour me venger, et je me vengerai.
— Adieu !
— Adieu !
Et se tournant vers le peintre qui s’était laissé tomber près d’une table et s’y tenait le visage caché dans les mains, le commandant ajouta :
— Une dernière fois, Richard, prends garde ! Lorsque tu m’appelleras à ton aide, il sera peut-être trop tard.
Puis il sortit.
— Oh ! lâche et misérable que je suis ! murmura M. Berney, qui avait relevé la tête à la dernière apostrophe de son ami.