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d’hui ? demanda l’artiste à l’ancien officier de marine, en lui offrant du geste un fauteuil.

— J’ai besoin de causer avec toi, mon cher Richard, répondit M. de Martry ; renvoie ton domestique.

— Mon bon Dominique, dit M. Berney à celui-ci, va chercher tout de suite chez Wumser le tableau qu’il vient de me faire voir. Tu iras ensuite acheter les couleurs dont je t’ai donné la liste ce matin.

— Très bien, monsieur Richard, répondit le vieux rapin, en posant sur un chevalet la palette qu’il avait conservée à la main tout en causant avec mademoiselle Berthier. Adieu, mon commandant !

— Au revoir, fit M. de Martry avec un geste amical.

Il s’aperçut au même instant que le peintre, qui avait rapidement ouvert ses lettres, pâlissait et tremblait à la lecture de l’une d’elles.

— C’est bien de Gabrielle, se dit-il ; je ne m’étais pas trompé !

M. Berney avait déjà fait disparaître le billet dont les lignes lui avaient causé une si vive émotion, billet qui était en effet celui de mademoiselle Berthier, et il s’efforçait de paraître calme. Toute-