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cessamment le jeune peintre, M. de Martry se rendit chez lui le lendemain à onze heures du matin.

Par extraordinaire Richard n’était pas à son atelier. Dominique, son domestique, un ancien modèle, quelque peu rapin, qui le servait avec le plus grand dévouement depuis trois ans, apprit à M. de Martry que son maître était sorti vers neuf heures et ne rentrerait qu’après son déjeuner.

— M. Berney n’a pas dit où il allait ? demanda l’ancien officier de marine à Dominique, qui préparait des palettes.

— Non, mon commandant, répondit celui-ci, M. Richard est parti de si bonne heure qu’il n’a pas reçu son courrier.

En disant ces mots, le domestique indiquait à M. de Martry les lettres et les journaux que le concierge avait apportés quelques instants auparavant.

Le capitaine de vaisseau étouffa un cri de surprise. Au milieu de cette correspondance, sur laquelle il avait jeté, et peut-être seulement par hasard, un coup d’œil distrait, il venait de reconnaître une lettre de mademoiselle Berthier.

— Déjà ! se dit-il : pauvre Richard ! le voilà passé à l’état de fiche de consolation. Comment