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Gabrielle ne refusât de le recevoir. Il se trompait ; mademoiselle Berthier fit entrer immédiatement ses visiteurs.

C’était la première fois que, depuis leur rupture, Gabrielle et Paul étaient en présence.

Mais ce n’était plus la maîtresse suppliante qu’il avait vue à ses genoux que M. du Longpré retrouvait après six mois de séparation ; c’était une femme au masque de bronze, au cœur glacé, toute à sa haine et à sa vengeance.

Paul, interdit, était resté immobile sur le seuil du salon où mademoiselle Berthier était nonchalamment étendue dans un fauteuil.

La première, elle prit la parole.

— Je vois, monsieur, dit-elle au créole, que M. de Martry a été un messager rapide et fidèle, puisque vous voici déjà. Je ne vous attendais pas aussi vite, mais je vous attendais.

— J’ai pensé n’agir que selon vos intentions, hasarda l’officier de marine.

— Sans aucun doute, affirma la jeune femme ; je vous en remercie.

— Gabrielle, dit M. du Longpré en se tournant vers elle…

— Pardon, observa sèchement mademoiselle Berthier ; moi, je vous appelle : Monsieur.