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retour, car, puisque la loi m’en donne le droit, que mademoiselle Berthier le veuille ou ne le veuille pas, son enfant aura mon nom.

M. de Martry promit à Paul d’agir ainsi qu’il le désirait, et il s’en fut chez Richard, afin de s’assurer si, de ce côté, mademoiselle Berthier n’avait pas, par hasard, donné signe d’existence.

Le peintre était toujours dans la même ignorance à l’égard de ce qu’était devenue son ancienne maîtresse ; le commandant comprit qu’il la croyait mariée aux colonies, ainsi qu’il le lui avait dit quelques mois auparavant, et il se hâta de mettre la conversation sur un terrain moins dangereux ; car, aux premiers mots de son ami, Richard Berney avait éclaté, à l’adresse de l’infidèle, en reproches trop violents pour qu’il fût possible de croire à sa guérison complète.

Un long mois s’étant ainsi passé, sans que M. de Martry eût reçu le moindre mot de Gabrielle ou de sa mère, il commençait à avoir de sérieuses inquiétudes, lorsqu’un matin qu’il était allé se promener, par acquit de conscience, du côté du Luxembourg, il vit ouvertes toutes les persiennes de l’appartement des dames Berthier.

Le concierge lui apprit qu’elles étaient, en effet, de retour.