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— Vous vous trompez, le résultat de cette entrevue eût été ici ce qu’il a été chez vous ; je n’aurais aujourd’hui que la honte de m’être abaissée davantage, car il est possible, bien que j’en doute un peu, que si j’avais été seule avec M. du Longpré, je l’aurais plus longtemps supplié.

— Enfin ! ce qui est fait est fait. Maintenant, quel est votre projet ?

— De rester chez moi, sans voir personne, sauf vous, si vous ne m’abandonnez pas aussi, et d’attendre pour me venger.

— Vous savez bien que je ne cesserai pas de vous voir ; mais attendre, quoi ? Vous venger, comment ?

—Attendre que je sois mère. Après, vous verrez ce que sera ma vengeance.

— Et si M. du Longpré, qui m’a demandé un rendez-vous pour aujourd’hui même veut traiter avec moi quelques questions d’intérêt vous concernant, ce qui arrivera certainement ?

— Vous lui répondrez que je ne veux rien de lui, mais rien ! absolument rien ! Je viens de donner l’ordre à mon cocher d’atteler les deux chevaux au coupé et de reconduire le tout rue de Flandre.

— Sacrebleu ! c’est absurde. Si M. Armand du