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en plus. Et c’est bien heureux, sans quoi je souffrirais davantage encore de son abandon.

— Mademoiselle Berthier ne t’a pas abandonné ; son voyage à Bourbon était indispensable ; elle ne pouvait laisser partir sa mère seule, et il s’agissait d’un million.

— Soit ! mais pourquoi a-t-elle quitté Paris sans me prévenir ? Pourquoi n’ai-je connu son départ que lorsqu’elle était déjà embarquée ?

— À te parler franchement, je crois que Gabrielle a craint tes observations, tes reproches, enfin quelqu’une de ces scènes dont tu étais coutumier avec elle.

— Ou que je voulusse la suivre !

— Peut-être bien encore ! Tu étais assez fou pour cela.

— Et vous croyez que je pourrais un jour lui pardonner cette conduite ?

— J’espère, au contraire, que tu ne la lui pardonneras jamais.

— Ah ! je vous assure qu’elle peut revenir quand elle voudra, ma seule vengeance sera de lui envoyer cette toile inachevée. C’est dans cet unique but que je ne l’ai pas détruite. Je ne l’aime plus !

— Tu ne saurais me dire rien de plus agréable à entendre. Pourvu que ce soit vrai, et qu’un beau