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Mais, le lendemain, M. Armand, appelé dans Paris pour des affaires urgentes, sortit de très-bonne heure, et son neveu ne le vit qu’un instant. Il dut alors renvoyer à un moment plus opportun son entretien avec lui. Du reste, ce retard était sans importance, puisque M. du Longpré ne devait revoir Gabrielle que le soir, son après-midi étant consacrée aux quelques amis qu’il recevait une fois par semaine.

Ces visiteurs causaient, fumaient et faisaient des armes jusqu’à quatre heures, moment où ils partaient pour le bois.

Ce jour-là, MM. Dusert présentèrent à M. du Longpré un de leurs amis, M. Albert de Joigné, qui était venu leur demander à déjeuner.

M. de Joigné était un jeune et joli garçon, de fort bonne maison, grand amateur de jolies femmes et de beaux chevaux, et très-lancé dans tous les mondes parisiens. Louis et Raoul Dusert comptaient beaucoup sur lui pour entraîner un peu le créole, dont la sagesse, bien qu’ils fussent eux-mêmes relativement sages, les étonnait.

Paul fit au nouveau venu le plus charmant accueil, et la conversation devint bientôt générale. La réunion se composait d’une dizaine de jeunes gens.