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— De terreur et de joie ?

— Oui, car dans quelques mois je serai mère, c’est-à-dire perdue, si je ne porte pas alors ton nom.

— Dans quinze jours tu seras ma femme, chère bien-aimée, dit Paul avec tendresse, en se laissant glisser aux genoux de la jeune femme. Un enfant ! Nul lien ne pouvait nous unir davantage. Dès demain, M. Armand du Longpré connaîtra mes intentions. Ne crains rien de lui. D’ailleurs, crois-le bien, je suis libre, absolument libre. Si tu verses encore des larmes, que ce ne soit plus que des larmes de bonheur.

— Ce n’est pas tout, Paul, reprit Gabrielle, en se dégageant de l’étreinte passionnée de son amant ; si j’ai peur, c’est que l’heure est venue pour moi de te révéler un secret.

— Un secret ! il n’en peut être de nature à nous séparer, à m’empêcher de tenir mon serment !

— Qui sait !

— Moi ! Voyons, parle vite, non pour me tirer d’inquiétude, je n’en saurais avoir, mais pour te rassurer toi-même.

— C’est qu’il me faut accuser ma mère !

— Ta mère ! madame Berthier ?

— Ma mère est bien celle que tu appelles, ainsi